BIENNALE DES METIERS D’ART NOVEMBRE 23 - 26 2023
Les artistes ARTISTES DU LUXEMBOURG Joey ADAM, Artiste costumière Stefania ATANASIU, Artiste brodeuse Rol BACKENDORF, Sculpteur sur métal Zaiga BAIZA, Maître verrier Doris BECKER, Sculptrice céramiste Pitt BRANDENBURGER, Sculpteur sur bois Marie-Isabelle CALLIER, Peintre sur cire Andrei CLONTEA, Artiste céramiste Romy COLLÉ, Maître Orfèvre Catherine DAVID, Créatrice de bijoux Martin DIETERLE, Designer Serge ECKER & Eloi Besenius, Artiste designer & Maître forgeron Robert EMERINGER, Artiste verrier Laura & Martine FEIEREISEN, Créatrices de bijoux Gabriela FIORENZA, Céramiste et créatrice de bijoux contemporains Nancy FIS, Bijoutière-orfèvre Roxanne FLICK, Designer Tom FLICK, Sculpteur sur pierre Leonie FONCK, Créatrice de bijoux João GODINHO, Luthier Megha GOENKA, Artiste céramiste Anne-Marie GRIMLER, Sculptrice sur pierre Danielle GROSBUSCH, Graveuse en taille douce Thierry HAHN, Sculpteur Anne-Marie HERCKES, Styliste de mode Mett HOFFMANN, Designer Marc HUBERT, Sculpteur sur pierre Camile JACOBS, Artiste verrière Anne-Claude JEITZ, Artiste verrière Sandy KAHLICH, Modiste Caroline KOENER, Costumière Katarzyna KOT, Sculptrice sur bronze et bois Tine KRUMHORN, Créatrice arts visuels Oxana KUKSA, Artiste céramiste Eliane LOTHRITZ, Sculptrice sur papier Karin LUTEIJN, Artiste céramiste Lidia MARKIEWICZ, Peintre, créatrice bijoux et sculptures textiles Mirella MAZZARIOL, Artiste céramiste Vânia MENDANHA, Sculptrice Carine MERTES, Créatrice feutrière Michel METZLER, Sculpteur Sophie MEYER, Costumière Christiane MODERT, Artiste céramiste Pit MOLLING, Sculpteur numérique Lilian MOMBACH, Artiste plasticienne Iva MRAZKOVA & John KIEFFER, Artiste peintre, sculptrice & Forgeron d'art Catherine MULLER, Orfèvre Charlotte PAYET, Artiste plasticienne Karolina PERNAR, Sculptrice sur bois Dany PRUM, Artiste plasticienne Nuno QUINTINO, Tourneur sur bois Laurent REMICHE, Menuisier Sandra RESENDE, Artiste textile Rex KALEHOFF, Sculpteur sur bois et pierre Letizia ROMANINI, Artiste plasticienne Massimo SAVO, Facteur d’instruments de musique Margaret SCHELLING, Créatrice de bijoux Maïté SCHMIT, Créatrice de bijoux Christiane SCHMIT, Créatrice de bijoux Claude SCHMITZ, Artiste créateur de bijou Pascale SEIL, Sculptrice de verre Alejandra SOLAR, Créatrice de bijoux contemporains Rafael SPRINGER, Artiste indépendant et céramiste Rick et Erik STEIN, Facteur de percussions et musicien Marianne STEINMETZER, Artiste céramiste Birgit THALAU, Créatrice de bijoux contemporains Jean-Paul THIEFELS, Sculpteur sur bois Laurent TURPING, Sculpteur sur bois Wouter VAN DER VLUGT, Sculpteur sur bois Ellen VAN DER WOUDE, Artiste céramiste Catherine VENTURA, Artiste textile Liv JEITZ WAMPACH, Créatrice de bijoux Madeleine WEBER-WEYDERT, Upcycler de verre Lily et Pit WEISGERBER-PETERS, Tisserands Monique WOLTER, Artiste verrière Nadine ZANGARINI, Artiste visuelle et sculptrice sur bois ARTISTES DU PORTUGAL À Capucha!, Studio de création textile AC Filigrana, Atelier de création d'orfèvrerie et de filigrane Adão de CASTRO ALMEIDA, Créateur de masques traditionnels António Adélio REAL, Artisan pastoral , sculpteur sur bois et liège Alcídio ANDRADE, Artisan vannier (osier) Analide do CARMO, Artisan chaudronnier António LOURO, Artisan potier António MESTRE, Artisan potier Artur FONSECA, Artisan vannier, créateur de meuble en jonc Associação O Genuíno Cobertor de Papa, Association de production artisanale textile Associação para Defesa do Artesanato e Património de Vila do Conde – ADAPVC, Association pour l'artisanat de dentelle aux fuseaux Berta PAIVA, Brodeuse d'écailles de poisson Casa de Artesanato Nunes, Tisserandes traditionnelles Casa de Trabalho de Nordeste, Atelier de tissage et de broderie Casimiro LAVRADOR, Créateur de masques traditionnels Catarina MARTINS, Artisan vannier (carex) César TEIXEIRA, Artisan potier spécialisé au tour Centro de Interpretação do Bordado, Musée, magasin et formation en broderie Cooperativa Capuchinhas, Coopérative de créateurs de vêtements traditionnels Cristina CARDOSO, Artisan vannier (jonc, paille) Domingo VAZ, Artisan vannier (canne) Enfia o Barrete, Projet de préservation et de valorisation de la laine de mouton Fabricaal, Usine de création textile traditionnelle Fernando NELAS, Artisan vannier (osier) Fernando REI, Artisan textile et formateur Joaquim BOAVIDA, Artisan rembourreur et rempailleur Jorge LUCAS, Créateur de masques traditionnels Hélder SARAIVA, Artisan vannier (osier) Les soeurs NEVES, Fondatrices d'une école d'artisanat Lina da SILVA, Brodeuse de paille sur tulle Mal Barbado, Atelier de design inspiré par l'art pastoral Manuel FERREIRA, Artisan vannier, créateur de meuble en jonc Manuel PICA, Artisan menuisier et rembourreur Maria Amélia MELIM, Créatrice de pièces en fibre de palmier Maria de Fátima COSTA, Sculptrice de l'amande de figue Maria Fátima LOPES, Sculptrice de cure-dents Maria Fernanda BRAGA, Artisan potier Maria João GOMES, Créatrice de pièces tressées en palmier Musée de la Soie et du Territoire Olaria AGP, Atelier de poterie Olaria ARTANTIGA , Atelier de poterie Quirino FERREIRA, Artisan potier Sofia POMBARES, Créatrice de masques traditionnels
TABLE DES MATIÈRES S.A.R. La Grande-Duchesse Héritière 5 Le Portugal, pays invité d’honneur 92 Sam Tanson Ministre de la Culture 6 Isabel Cordeiro Secrétaire d’État à la Culture du Portugal Secretária de Estado da Cultura de Portugal 94 Lex Delles Ministre des Classes moyennes, Ministre du Tourisme 7 Américo Rodrigues Directeur Général des Arts, Ministère de la Culture, Portugal Diretor Geral das Artes, Ministério da Cultura, Portugal 96 Lydie Polfer Bourgmestre de la Ville de Luxembourg 8 Jean Asselborn Ministre des Affaires étrangères et européennes 9 Un parcours hors les murs 148 10 Le Geste et le Territoire 11 Les artistes luxembourgeois 12 Roland Kuhn Président de l'association De Mains De Maîtres Luxembourg Françoise Thoma Directeur Général, Président du Comité de direction Spuerkeess 152 Le jury 154 The Leir Charitable Foundation 156 Annuaire Artistes luxembourgeois DE MAINS DE MAÎTRES 5
Quand nous avons lancé le projet « De Mains De Maîtres » en 2016, je nourrissais l’ambition de voir l’association et les biennales, qui sont son visage et sa voix, œuvrer en faveur de la reconnaissance du formidable travail de nos artisans luxembourgeois. J’espérais contribuer à la transmission de leur savoir-faire en donnant davantage de visibilité à leurs créations et susciter des vocations chez les jeunes. Est-ce que ce pari est gagné alors que s’ouvre la 4e biennale ? Il est évident qu’il reste énormément de choses à faire pour conférer à l’artisanat d’art la place qu’il mérite dans notre économie. La conjoncture actuelle n’est malheureusement pas très favorable aux artisans. Toutefois, en prenant à témoin le nombre de candidatures que nous recevons pour participer aux biennales « De Mains De Maîtres » et l’intérêt du public, je suis convaincue que l’artisanat d’art garde de belles perspectives de développement au Luxembourg. La particularité de l’artisanat luxembourgeois est sa diversité qui puise sa richesse dans une société multiculturelle unique en son genre. Le thème de la présente biennale explore cette diversité en posant la question de l’identité artistique et du patrimoine culturel. Pour nous aider à y répondre, nous avons l’immense plaisir d’accueillir le Portugal en tant que pays mis à l’honneur. Un pays qui a profondément marqué l’histoire migratoire du Luxembourg et qui contribue au jour le jour à la diversité de notre société. Portugais et Luxembourgeois sont fiers de présenter dans cette exposition leur savoir-faire, un miroir de notre histoire commune et une promesse d’un avenir plein d’opportunités. Stéphanie Grande-Duchesse Héritière de Luxembourg S.A.R. La Grande- Duchesse Héritière © Maison du Grand-Duc / Sophie Margue DE MAINS DE MAÎTRES 7
La frontière entre l’artisanat classique et l’art est floue. Pour créer des tableaux ou des sculptures, un savoir-faire artisanal est indispensable et chaque travail artisanal nécessite le sens de l’esthétique. L’artisanat d’art relie d’ailleurs les caractéristiques de l’art et de l’artisanat de sorte que les artisans du secteur des métiers d’art et de la création se distinguent par leur esprit d’innovation, leur créativité et leur savoirfaire technique exceptionnel. Afin de valoriser au mieux le réservoir de talents des artisans et créateurs d’art luxembourgeois, Leurs Altesses Royales le GrandDuc Héritier et la Grande-Duchesse Héritière ont instauré la biennale luxembourgeoise « De Mains De Maîtres ». Cette exposition met notamment en lumière l’importance de la transmission du savoir-faire artisanal auprès des jeunes générations. L’édition 2023 qui se déroulera sous le thème « Le Geste et le Territoire » questionne les créateurs sur la notion d’identité artistique et d’identité culturelle. Dans ce contexte, les artisans du Luxembourg seront accompagnés d’artisans en provenance du Portugal. Un choix qui n’est pas anodin, car les deux pays entretiennent des liens étroits. L’histoire commune entre le Portugal et le Luxembourg débute en 1893 avec le mariage du Grand-Duc Guillaume IV et de la GrandeDuchesse Marie-Anne, fille de Michel Ier, roi déchu du Portugal. Depuis, les deux pays ont connu des échanges intensifs, notamment avec l’immigration de travailleurs portugais au Luxembourg dès les années 1960. Cette immigration a eu un impact à la fois sur notre société, qui s’est enrichie, et sur notre économie. Les travailleurs portugais sont aujourd’hui un élément important dans de nombreux secteurs, dont l’artisanat. En effet, l’artisanat, qui se distingue par sa dynamique au niveau de l’activité et de l’emploi, compte environ 100.000 travailleurs, dont 29 % de nationalité portugaise. L’influence sur l’artisanat et l’artisanat d’art est ainsi indéniable. J’ai donc hâte de découvrir les nouvelles créations des artisans luxembourgeois ainsi que de leurs confrères portugais et je tiens finalement à féliciter « De Mains De Maîtres » pour la mise en lumière du savoir-faire artisanal. Lex Delles Ministre des Classes moyennes, Ministre du Tourisme © Ministère de l'Economie Au même titre que la langue ou les paysages caractéristiques, l’artisanat puise sa source dans le territoire. De nombreuses régions à travers le monde sont ainsi devenues synonymes des arts ancestraux qui y sont pratiqués. Le thème de l’édition 2023 « Le Geste et le Territoire » explore justement le lien étroit entre un savoir-faire et le territoire qui le fait naître. Cette thématique est d’autant plus intéressante dans le contexte d’un pays multiculturel comme celui du Grand-Duché du Luxembourg ; un bout de terre avec des traditions ancestrales qui ont traversé les âges, mais également un territoire qui a, depuis toujours, été à la croisée des différentes cultures. Lier l’artisanat au territoire qui l’a vu éclore, tout en explorant les influences des différentes cultures faisant évoluer les gestes et créer de nouvelles techniques, de nouvelles œuvres, de nouveaux points de vue, est une manière de lutter contre l’uniformisation des objets, contre l’industrialisation excessive et la perte d’identité. Je me réjouis de la collaboration de la biennale avec le Ministère de la Culture du Portugal et le Centre Culturel Portugais - Camões du Luxembourg, qui permet la mise à l’honneur des traditions des artistes et artisans portugais cette année. La communauté portugaise fait partie intégrante du paysage multiculturel tel que nous le connaissons aujourd’hui au Luxembourg. Les visiteurs pourront ainsi, par le biais de l’art et de l’artisanat, découvrir des facettes encore méconnues de cette culture riche et ancienne. Je vous souhaite à toutes et tous une agréable visite. Laissez-vous séduire par l’originalité des œuvres et par l’habilité de leurs créateurs ! Sam Tanson Ministre de la Culture © SIP / Yves Kortum Lex DELLES Sam TANSON DE MAINS DE MAÎTRES 9 8 DE MAINS DE MAÎTRES
La Biennale luxembourgeoise « De Mains De Maîtres » joue un rôle fondamental dans la préservation et la transmission des Métiers d’art et du savoir-faire d’exception des artistes et artisans du Luxembourg, notamment en mettant en lumière des métiers méconnus et en créant des vocations chez les plus jeunes. Vecteur de synergie et d’échange entre les artisans et les acteurs culturels luxembourgeois, frontaliers et étrangers, ce rendez-vous biannuel incontournable contribue fortement à faire découvrir le savoir-faire du Grand-Duché sur le plan tant national qu’international. C’est la raison pour laquelle la Promotion de l’image de marque, cellule au sein du Ministère des Affaires étrangères et européennes, plus connue sous le nom de l’initiative « Luxembourg – Let’s make it happen », est partenaire de l’événement. Le thème de cette quatrième édition « Le Geste et le Territoire » met l’accent sur la notion d’identité culturelle liée à l’histoire de chaque pays. Il illustre ainsi parfaitement comment la diversité de la population du Luxembourg, terre de cultures communes avec plus de 180 nationalités recensées sur son territoire, enrichit les métiers de l’art et de l’artisanat luxembourgeois en leur permettant d’atteindre l’excellence en termes de créativité et de durabilité. Consciente de cette richesse, l’initiative « Luxembourg – Let’s make it happen » s’associe d’ailleurs régulièrement à des artistes, artisans et producteurs luxembourgeois dans le cadre du développement de la « Luxembourg Collection », sa collection d’objets créatifs, durables et inclusifs visant à faire connaître et apprécier les valeurs et les visages du Luxembourg dans le monde. C’est avec un immense plaisir que je souhaite la bienvenue à tous les artisans, artistes et visiteurs, notamment à ceux qui nous rendent visite depuis le Portugal, pays invité d’honneur de cette 4e Biennale. Ensemble, célébrons ces créations artisanales comme autant de liens qui nous unissent. Jean Asselborn Ministre des Affaires étrangères et européennes © SIP / Yves Kortum Au nom du collège des bourgmestres et échevins de la Ville de Luxembourg, permettez-moi de commencer ces quelques lignes en soulignant la grande fierté avec laquelle nous accueillons une nouvelle fois l’exposition « De Mains De Maîtres » sur le territoire de la capitale. Après sa première édition en 2016, l’événement a pris la forme d’une biennale et a réussi ainsi, et pour le bonheur de tous, à toucher un public de plus en plus vaste et diversifié. En tant que Ville, il nous tient particulièrement à cœur de soutenir la promotion de l’artisanat et de la création d’art, pour valoriser la panoplie des domaines de création auprès des jeunes, mais aussi pour augmenter la visibilité des nombreux créateurs luxembourgeois et étrangers qui exercent des métiers parfois inconnus. Partant, nous nous réjouissons que la biennale favorise l’éducation culturelle en proposant une journée réservée aux lycéens, susceptibles de faire eux-mêmes éventuellement une carrière dans les métiers d’art. C’est sous le leitmotiv extraordinaire « Le Geste et le Territoire » que cette 4e Biennale « De Mains De Maîtres » se déroulera du 23 au 26 novembre au bâtiment emblématique 19 Liberté ainsi qu’à d’autres endroits de la capitale qui ont été choisis pour l’occasion. En interrogeant les créateurs et artisans sur le lien avec leurs pays et sur l’évolution de l’artisanat local au sein d’un monde international qui influence inévitablement leur travail, le commissaire général de l’exposition, Jean-Marc Dimanche, se lance dans une quête très intéressante. À côté des créateurs luxembourgeois qui ont été sélectionnés par le jury pour l’édition 2023 de l’exposition « De Mains De Maîtres », l’organisateur invite pour la première fois un seul pays à l’honneur, le Portugal. Pays plus grand que le Grand-Duché, avec tout de même des liens vers le Luxembourg où la plus grande communauté étrangère est formée par les Portugais, la participation du Portugal vient ainsi enrichir la biennale et permet au public de jeter un coup d’œil sur le geste et le territoire de ce pays sud-européen que l’on connaît si bien, ou peut-être pas encore assez. Au nom de la Ville de Luxembourg, je tiens à féliciter les mains de maîtres sélectionnées et invitées et je souhaite au public beaucoup de plaisir et de surprises en découvrant cette exposition exceptionnelle. Venez nombreux et laissez-vous emporter par les lieux, les œuvres et leurs histoires ! Lydie Polfer Bourgmestre de la Ville de Luxembourg © LaLa La Photo Jean ASSELBORN Lydie POLFER DE MAINS DE MAÎTRES 11 10 DE MAINS DE MAÎTRES
Nous vivons plus que jamais aujourd’hui dans un monde ouvert qui présente une forte tendance à l’uniformisation, et ce jusque dans les domaines les plus artistiques. La question de l’identité culturelle est d’autant plus importante dans un pays de la superficie du Luxembourg, et bienheureusement situé au cœur de l’Europe. Peut-être par cette position, le Grand-Duché fait-il même exception, territoire de passage mais aussi et surtout depuis longtemps terre d’accueil de nombreuses populations étrangères, avec pas moins de 170 nationalités recensées dans le pays en 2022. Interroger « le geste et le territoire » était devenu au fil des éditions de la Biennale De Mains De Maîtres, depuis la première grande exposition consacrée en 2016 aux artisans d’art luxembourgeois au 19 Liberté, et après avoir traversé la trop longue période de pandémie et d’empêchement d’une libre circulation, une sorte d’évidence, peut-être même une vraie nécessité. C’est aujourd’hui le thème qui a été proposé et autour duquel ont travaillé les 77 créateurs-trices exerçant au Grand-Duché et retenus-es cette année pour exposer leurs ouvrages d’exception à l’occasion de cette nouvelle célébration des savoir-faire, et devrait-on même plutôt dire de tous les savoirfaire. De la céramique au verre, à la pierre, au métal et au bois, sans oublier les arts textiles, la marqueterie de paille, les métiers de la joaillerie, les facteurs d’instruments de musique… ce sont toutes ces incroyables matières qui nous sont ici offertes à voir, transformées, sublimées entre les mains de ces femmes et ces hommes dont la vie est à ce point dédiée à cette quête du beau. Très vite sans doute s’est posée pour elles et pour eux la question de ce que représente l’identité artistique, le patrimoine culturel lié à l’histoire du pays, et à celle de chaque pays. Comment se transmettent les savoir-faire ? Comment s’enrichissent-ils avec l’arrivée et l’apport d’artisans venus d’ailleurs ? Quel niveau de porosité peut avec le temps agir et infléchir sur le style même d’un artisanat local ? Les œuvres qu’elles et ils nous offrent à voir en sont la réponse, riches de doutes et d’incertitudes, de recherches et d’espoir aussi, constituées très souvent de la somme de leurs expériences et de leurs rencontres. Tels des compagnons de geste et d’esprit, ils sont en cela les descendants de bien des générations de métiers qui ont parcouru le monde, transportant avec eux les savoirs comme les premiers hommes transportaient le feu. Souhaitant poursuivre l’investigation en matière d’identité artistique bien au-delà des frontières du Grand-Duché, l’envie d’inviter cette année un pays en Europe qui nous soit à la fois très proche par la forte présence de sa communauté, tout en étant géographiquement éloigné, s’est très vite imposée. Il s’agit bien sûr du Portugal, nation à l’honneur de cette édition 2023, qui nous fait l’immense plaisir d’ouvrir la manifestation avec une exposition inédite de ses plus grands talents et maîtres d’art. Remercions à cet égard le Ministère de la Culture du Portugal et la DGARTES, ainsi qu’Albio Nascimento et Kathi Stertzig – The Home Project Design Studio, qui dans le cadre du Programme National SABER FAZER PORTUGAL ont réalisé un incroyable travail de sélection afin d’extraire le meilleur d’un artisanat d’art qui ne cesse de cultiver la tradition, que ce soit dans le domaine de la céramique et des fameux azulejos, mais aussi dans la transformation du liège, des métiers du tissage, de la vannerie de jonc et d’osier, des bijoux d’argent travaillé en filigrane… Autant de techniques répétées et transmises au fil du temps et des générations, qui ont su se nourrir comme nulle part ailleurs des influences des grandes explorations et conquêtes de ce pays de navigateurs, que ce soit à travers l’Afrique et l’Amérique du Sud, ou encore les grands comptoirs indiens. Partout dans le monde et à travers l’histoire, les savoirs circulent, se transforment, et la confrontation opérée à l’occasion de cette Biennale entre les créateurs luxembourgeois et les artisans portugais, qui peuvent nous sembler parfois éloignés à l’extrémité de la péninsule ibérique, est ici l’occasion de souligner les différences de point de vue et de technique qui nourrissent chacun de nos deux territoires, mais aussi nous l’espérons, d’initier nombre d’échanges et de rencontres afin de partager les techniques et les gestes. Partout dans le monde, il est urgent de protéger, d’encourager et développer toutes les formes d’expression artistique, et De Mains De Maîtres se veut une fois encore, comme depuis son origine, être cette terre d’accueil, ce terreau de fertilisation offert aux artisans d’art d’ici et d’ailleurs pour porter plus haut et plus beau l’étendard universel de la création. Que s’avance avec nos amis portugais, cette quatrième Biennale des Métiers d’Art du Luxembourg, et quelle que soit notre identité, ou nos multiples identités, soyons fiers et heureux de célébrer ensemble au cœur du Grand-Duché et de l’Europe tous nos talents et artisans d’exception. Jean-Marc DIMANCHE, Commissaire général Le GESTE et le TERRITOIRE En 2016, nous avons pris la décision d’héberger une première fois l’exposition « De Mains De Maîtres » dans le bâtiment historique de Spuerkeess situé au 19, avenue de la Liberté. Nous voici maintenant 7 ans plus tard, et pour la quatrième édition de la Biennale, le thème retenu s’intitule « Le Geste et le Territoire ». Cet événement exceptionnel est depuis sa conception parrainé par LL.AA.RR. le Grand-Duc Héritier et la Grande-Duchesse Héritière, les ministères de l’Économie et de la Culture, la Ville de Luxembourg, ainsi que la Chambre des Métiers et Spuerkeess. En partenariat avec le Ministère de la Culture du Portugal et le Centre Culturel Portugais-Camões, la Biennale de cette année mettra en lumière pour la première fois les traditions et le savoir-faire d’une quarantaine d’artistes portugais, artistes exceptionnels auxquels se rajoutent 77 artistes locaux minutieusement sélectionnés par notre jury d’experts. Depuis des générations, la communauté portugaise, représentant 14 % de la population résidente, a tissé des liens très étroits avec le Luxembourg et nous sommes fiers de pouvoir mettre en valeur au travers de la présente Biennale, cette intégration très réussie. Les œuvres d’art présentées sont réalisées avec des matériaux comme du bois, de la céramique, du verre, du textile, du papier ou peuvent également prendre la forme d’art numérique. De plus, certaines œuvres d’art mettent particulièrement l’accent sur la durabilité en incorporant des matériaux recyclés tels que le plastique et le métal. Par ailleurs, cette année marquera le premier usage de la marqueterie de paille. En plus du lieu d’exposition central au 19, avenue de la Liberté, la Biennale sera répartie sur 10 endroits différents à travers la Ville de Luxembourg. Dès lors, nous invitons chaleureusement le grand public à nous rejoindre entre le 23 et 26 novembre pour découvrir plus de 350 œuvres d’art exposées dans toute la capitale, allant du Mudam aux Musées de la Ville de Luxembourg. Nous sommes finalement ravis d’annoncer la première e-boutique dédiée à l’artisanat luxembourgeois sous la marque « De Mains De Maîtres ». Actuellement, une quinzaine d’artisans sont présents sur la plateforme et des actualisations régulières sont prévues. Chaque œuvre d’art a été soigneusement sélectionnée et se compose de pièces uniques ou de séries très limitées - toutes sont bien entendu « made in Luxembourg ». Il ne nous reste plus qu’à remercier chaleureusement tous les artistes qui contribuent au succès de cette Biennale et à souhaiter une agréable visite à tous nos visiteurs. Roland KUHN, Président de l'association De Mains De Maîtres Luxembourg Françoise THOMA, Directeur Général, Président du Comité de direction Spuerkeess © Spuerkeess © Chambre des Métiers Roland KUHN Françoise THOMA DE MAINS DE MAÎTRES 13 12 DE MAINS DE MAÎTRES
Les Artistes luxembourgeois 14 DE MAINS DE MAÎTRES DE MAINS DE MAÎTRES 15
LU | D‘Stefania Atanasiu, Broderieskënschtlerin, gouf 1975 zu Bukarest a Rumänie gebuer a lieft zanter 7 Joer zu Lëtzebuerg. Si ass diploméiert am Droit an huet viru 8 Joer, inspiréiert vun den traditionelle rumänesche Blusen, mat der Broderie ugefaangen. Si ass Autodidaktin a Member vun der Associatioun „Semne Cusute“ (Bitzzeechen), mat där si och schonn un internationalen Ausstellungen deelgeholl huet. D’Wierk, dat si entworf huet, ass eng festlech Blus, mat enger üppeger Broderie op der Schëller, en Element, dat viru Kuerzem an den immaterielle Patrimoine vun der UNESCO opgeholl gouf. Si huet sech un den traditionelle Schnëtt vun de rumänesche Bluse gehalen, sou wéi en an den Dokumenter festgehalen an och an den ale Kleedungsstécker, déi a Muséeën erhale ginn, ze gesinn ass. Als Stoff gëtt Léngent benotzt. D’Broderie gëtt ausschliisslech op der Hand gestéckt, mat extra rengem Merino-Zwier, ergänzt mat e puer faarwegen Akzenter aus Seid a Metallfuedem an zwee Goldtéin a gëllene Pailletten. Déi opgestéckte Motiver si geometresch, stiliséiert a repetitiv. D’Motiv, dat am meeschte widderholl gëtt an op der Bordür vun de Schëlleren an den Äerm am meeschten ervirstécht, gëtt an der rumänescher Vollekskultur „Hiertekrop” genannt. Et besteet aus zwou opposéierte Spiralen, déi awer matenee verbonne sinn, fir d’Verbindung tëschent dem Fortgoen an dem Zeréckkommen, dem Ufank an dem Enn, dem Verléieren an dem Zeréckfanne besser auszedrécken ... eng Zort onendlecht. FR | Stefania Atanasiu, artiste brodeuse, née en 1975 à Bucarest (RO), vit au Luxembourg depuis 7 ans. Diplômée en sciences juridiques, elle a commencé la broderie il y a 8 ans, inspirée par les blouses traditionnelles roumaines. Elle travaille en autodidacte en tant que membre de l’Association « Semne Cusute » (Signes Cousus), avec laquelle elle a participé à des expositions internationales. L’œuvre qu’elle a créée est une blouse de fête, accompagnée d’une riche broderie sur l’épaule, élément récemment inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Elle a suivi la coupe traditionnelle des blouses roumaines telle que documentée dans les documents et les pièces anciennes conservées dans les musées. Le tissu utilisé est du lin. La broderie est réalisée exclusivement à la main, avec du fil mérinos extra fin, complétée avec des accents de couleur en soie et fil métallisé dans deux tons d’or et de paillettes dorées. Les motifs brodés sont géométriques, stylisés, répétitifs, et celui qui se répète le plus et ressort dans la bordure des épaules et des manches est appelé dans la culture populaire roumaine le « crochet du berger ». Il se compose de deux spirales opposées mais reliées pour mieux exprimer la connexion entre aller et retour, début et fin, perdu et retrouvé... une sorte d’équilibre à l’infini. Il s’agit de principes opposés, qui ne peuvent pas exister séparément, ils s’attirent et se repoussent à la fois. EN | Stefania Atanasiu is an embroidery artist born in 1975 in Bucharest (RO) who is living in Luxembourg since 7 years. A law graduate, she started embroidering 8 years ago, inspired by traditional Romanian blouses. She works as a self-taught artist, and is a member of the “Semne Cusute” (Sewn Signs) Association, with which she has taken part in international exhibitions. The work she has created is a festive blouse, with rich embroidery on the shoulder, an element recently listed as intangible heritage by UNESCO. She has followed the traditional cut of Romanian blouses as recorded in documents and old items kept in museums. The fabric she used is linen. The embroidery is done exclusively by hand, using extra-fine merino thread, complemented with colour accents in silk and metallic thread in two shades of gold and gold sequins. The embroidered motifs are geometric, stylised and repetitive, and the one that repeats the most and stands out in the shoulder and sleeve borders is known in popular Romanian culture as the “shepherd’s hook”. It is made up of two opposing spirals, but linked to better express the connection between going and coming back, beginning and end, lost and found... a kind of infinite balance. These are opposing principles that cannot exist separately; they attract and repel each other at the same time. BYZANCE APRÈS BYZANCE (détail) Chemise avec broderie faite à main en fil de mérinos, fil de soie, fil métallique, avec paillettes en or sur tissu de lin 2023 65 x 65 x 186 cm © Raluca Caranfil FR | Joey Adam, née « Joëlle » en 1972 à Pétange, est une artiste très polyvalente qui aime expérimenter la diversité des matières. Diplômée en Arts Graphiques du Lycée Technique des Arts et Métiers, elle continue ses études en Italie, à Florence, pour se spécialiser dans le costume historique et cinématographique, ainsi que dans le décor de scène et les accessoires de théâtre. Inspirée par Mélusine, le Grand Palais de Paris et les roses de Luxembourg, elle imagine ses corsets. La création de ces œuvres requiert des bases de couture, de sculpture ainsi que de peinture. Ils sont confectionnés à base de différentes résines, de thermoplastiques et de bois « flexible ». Le corps est découpé en thermoplastique sur base d’un patron original. Beaucoup d’ornements sont moulés, mais la plupart sont faits à la main ou modifiés avec différentes pâtes à modeler spécialisées. L’assemblage et tous les détails de peinture sont réalisés à la main. Le processus comprend beaucoup de phases allant de la préparation de la matière, au découpage, à la confection d’éléments décoratifs, au montage, ainsi qu’à une multitude de différentes patines et délicates couches de peinture. EN | Joey Adam, born “Joëlle” in 1972 in Pétange, is a very versatile artist who likes to experiment with different materials. A graduate in Graphic Arts from the Lycée Technique des Arts et Métiers, she continued her studies in Florence, Italy, specialising in historical and film costumes, as well as stage sets and theatre props. Inspired by Melusina, the Grand Palais in Paris and the roses of Luxembourg, she designed these corsets. The creation of these works requires a solid foundation in sewing, sculpture and painting. They are made from a variety of resins, thermoplastics and ‘flexible’ wood. The body is cut from thermoplastic based on an original pattern. While casts and moulds have been used for some of the ornaments, most of them are entirely handmade or modified with specific modelling pastes. The entire assembly and painting process is handmade, including all the details visible on the artwork. The process involves many stages, from preparing of the material, cutting, finalising the decorative elements, assembling and adding a multitude of different patinas and delicate layers of paint. LU | D‘Joey Adam, gebuer 1972, mat Lëtzebuerger Originnen, ass eng ganz polyvalent Kënschtlerin, déi gär mat der Diversitéit vun de Materialien experimentéiert. Mat engem Diplom an den Arts graphiques vum Lycée des Arts et Métiers huet si an Italien zu Florenz weider studéiert, fir sech an historeschen a cinematographesche Kostümer ze spezialiséieren, grad wéi am Bühnendekor an an den Theateraccessoiren. Beim Entworf vun dëse Korsetter huet si sech vum Melusina, dem Grand Palais zu Paräis an de Rouse vu Lëtzebuerg inspiréiere gelooss. Fir dës Wierker schafen ze kënnen, ass eng gutt Basis am Bitzen, an der Skulptur an och an der Molerei néideg. Hiergestallt gi se aus verschiddenen Haarzer, thermoplasteschem Material a „flexibelem“ Holz. De Kierper gëtt no engem Originalpatron aus thermoplasteschem Material ausgeschnidden. Fir eng Rei vu Verzierunge gi Forme benotzt, déi meescht ginn awer op der Hand gemaach oder mat verschiddene spezielle Modelléiermasse verännert. Och d’Zesummesetzen an d’Opmole vun allen Detailer ginn op der Hand gemaach. De Prozess ëmfaasst vill verschidde Phasen, ugefaange mat der Virbereedung vun der Matière iwwer d’Zouschneiden, d’Hierstelle vun den dekorativen Elementer bis hin zum Montage an dem Opdroe vun enger ganzer Rei vu Patinéierungen an delikate Faarfcouchen. MÉLUSINE Thermoplastique, perles et strass 2023 35 x 40 cm Hauteur mannequin 170 cm © Jack Guilfoyle © Jack Guilfoyle Stefania ATANASIU © Raluca Savulescu Joey ADAM DE MAINS DE MAÎTRES 17 16 DE MAINS DE MAÎTRES
ALTERNATIVE Verre et acier inox 2022 50 x 35 x 24,5 cm LU | D‘Zaiga Baiža, 1964 zu Riga a Lettland gebuer, lieft zënter 20 Joer zu Lëtzebuerg. An hirem Atelier zu Aasselbuer schafft si mam Lëtzebuerger Artist Robert Emeringer fir ëffentlech Optreeg an d‘Restauratioun vu gliesenen Objeten a Fënsteren. D‘Zaiga huet Skulptur, Molerei a Glasdesign studéiert an huet e Master an der Konscht vun der Konschtakademie vu Lettland. Fir déi verschidden Techniken ze entdecken, war si op der Konschtakademie vu Lviv an der Ukraine an op der Experimental Glass Factory Lviv. Zënter 2006 organiséiert si de Festival International du Verre zu Lëtzebuerg grad wéi divers aner international Ausstellungen. D‘Zaiga sculptéiert gär d‘Glas, duerchsiichteg, hell, schwéier an awer sou liicht, lëfteg a magesch. Hir Kreatiounen entstinn aus verschiddenen Techniken wéi Glaspast, Thermoformung, Gravure, Molerei a Glasgéissen. Si kombinéiert besonnesch gär d‘Glas mat anere Matièrë wéi Metall, Steen oder Keramik an engem aussergewéinlechen, bal feeënhaften Zesummespill, dat dei verrécksten Expressiounen erlaabt, dat d‘Dieren opmécht fir déi fantasievollst Dreem an dat méiglech an onméiglech Kombinatiounen erlaabt. D’Serie „ALTERNATIVE“ ass eng Mëschung aus strenge metallesche Linnen a mysteriéise Glasspillereien FR | Zaiga Baiža, née en 1964 à Riga (LV), vit au Luxembourg depuis 20 ans. Depuis son atelier à Asselborn, elle travaille avec l’artiste luxembourgeois Robert Emeringer pour des commissions publiques et la restauration d’objets en verre et de vitraux. Zaiga a étudié la sculpture, la peinture et le design du verre et obtenu un Master en Arts de l’Académie d’Art de Lettonie. Pour découvrir différentes techniques, elle a séjourné à l’Académie d’Art de Lviv (Ukraine) et à l’Experimental Glass Factory Lviv. Depuis 2006, elle organise le Festival International du Verre à Luxembourg ainsi que diverses expositions internationales. Zaiga aime sculpter le verre, transparent, lumineux, lourd et pourtant si léger, aérien et magique. Ses créations sont issues de différentes techniques, comme la pâte de verre, le thermoformage, la gravure, la peinture et le coulage de verre. Elle apprécie particulièrement combiner le verre avec diverses matières comme le métal, la pierre ou la céramique dans un jeu d’assemblages étranges et féeriques, permettant les expressions les plus folles, ouvrant les portes aux rêves les plus fantaisistes, et offrant toutes les combinaisons possibles et impossibles. La série « ALTERNATIVE » est un mélange de lignes métalliques strictes et de jeux de verre mystérieux. EN | Zaiga Baiža, born in Riga (LV) in 1964, has been living in Luxembourg since 20 years. From her workshop in Asselborn, she works with Luxembourg artist Robert Emeringer for public commissions and the restoration of glass and stained glass objects. Zaiga studied sculpture, painting and glass design and obtained a Master of Arts degree from the Latvian Art Academy. To discover different techniques, she attended the Lviv Art Academy (Ukraine) and Experimental Glass Factory Lviv. Since 2006, she has been organising the International Glass Festival in Luxembourg as well as various international exhibitions. Zaiga loves to carve glass, transparent, bright, heavy and yet so light, airy, and magical. Her masterpieces are created through different techniques, such as glass paste, thermoforming, engraving, painting and pouring glass. She particularly enjoys combining glass with various materials such as metal, stone or ceramics in a set of strange and magical assemblies, allowing the craziest expressions, opening the doors to the most whimsical dreams, and offering all possible and impossible combinations. The “ALTERNATIVE” series is a blend of strict metal lines and mysterious glass effects. FR | Rol Backendorf, né en 1961 à Pétange, obtient son CAPT de tourneur sur fer au sein de l‘ARBED en 1979. En 1988, après 7 années de travail comme tourneur sur fer aux ateliers des CFL, il se lance comme indépendant dans la création de faux bijoux. Il suit, l’année suivante, une formation pédagogique et artistique à l’école de cirque à Bruxelles. Grâce à la Chambre des Métiers et au Ministère de la Culture, il loue un premier atelier pour vivre sa passion de l’art en véritable autodidacte. Rol Backendorf est vice-président de l’ARC Kenschtlerkrees asbl, administrateur de VIART asbl et spécialiste au Lycée Ermesinde depuis 2010. Depuis 2010, il a son atelier à la « Becher Gare ». En combinant différents matériaux avec le fer, Rol lui confère sa caractéristique manquante, la légèreté. Il consacre ses recherches sur les effets cinétiques de l’acier inox et élabore une technique de ponçage minutieuse pour créer des sculptures murales à effets illusionnistes et tridimensionnels. Il découvre et développe l’anodisation sur titane pour ajouter de la couleur et donner à ses œuvres le pouvoir de se métamorphoser selon la lumière et le point de vue du spectateur. EN | Rol Backendorf, born in 1961 in Pétange, obtained his CAPT as an iron turner from ARBED in 1979. In 1988, after 7 years working as an iron turner in the CFL workshops, he sets up his own business creating fancy jewellery. The following year, he enrolled in a educational and artistic course at the circus school in Brussels. Thanks to the Chambre des Métiers and the Ministry of Culture, he was able to rent his first workshop to pursue his passion for art as a true self-taught artist. Rol Backendorf is vice-chairman of ARC Kenschtlerkrees asbl, a director of VIART asbl and a specialist at the Lycée Ermesinde since 2010. Since 2010 he has had his own workshop at the Becher Gare. By combining different materials with iron, Rol gives it its missing characteristic: airiness. He focuses his research on the kinetic effects of stainless steel and develops a meticulous sanding technique to create illusionistic, three-dimensional wall sculptures. He discovered and developed titanium anodising to add colour and give his works the power to metamorphose according to the light and the viewer’s point of view. LU | De Rol Backendorf, 1961 zu Péiteng gebuer, kritt 1979 säin CATP als Eisendréier op der ARBED a schafft duerno bei den CFL. 1988, no 7 Joer als Eisendrechsler an den Ateliere vun den CFL, mécht hie sech selbstänneg a fänkt un, Fantaisiesbijouen ze fabrizéieren. Dat Joer drop mécht hien eng pädagogesch an artistesch Formatioun an der Zirkusschoul zu Bréissel. Mathëllef vun der Chambre des Métiers an dem Kulturministère lount hien en éischten Atelier, fir seng Konschtpassioun als richtegen Autodidakt auszeliewen. De Rol Backendorf ass Vizepresident vun der ARC Kenschtlerkrees asbl, Administrateur vun der VIART asbl a Speezialist am Lycée Ermesinde säit 2010. Zënter 2010 huet hie säin Atelier op der „Becher Gare“. Andeems hie verschidde Materialie mat Eise kombinéiert, gëtt de Rol dem Eisen eng Charakteristik, déi em feelt: d‘Liichtegkeet. Hie konzentréiert seng Recherche op déi kinetesch Effekter vum Inox a schafft eng Schläiftechnik aus, fir Mauerskulpture mat illusionisteschen an dräidimensionalen Effekter ze schafen. Hien entdeckt an entwéckelt d‘Anodiséierung op Titan weider, fir Faarf dobäizeginn, soudass seng Wierker sech jee no Luucht a jee nom Point-de-vue vum Spectateur verwandele kënnen. MULTICOLOR Titane anodisé 2019 36 x 30 cm Zaiga BAIŽA © Luize Emeringer Rol BACKENDORF DE MAINS DE MAÎTRES 19 18 DE MAINS DE MAÎTRES
SENTINELLE “LE JOUG” Noyer, bronze, mdf laqué gris foncé, pierre tourmaline 2023 70 x 15 x 140 cm © EWEN LUC LU | De Pitt Brandenburger gouf 1961 zu Esch/Uelzecht gebuer. Vu Klengem un ass hie vun der Natur faszinéiert. Verstäerkt gouf dës Passioun duerch déi laang Wanderunge mat sengem Papp, dee mat Leif a Séil Gäertner war a säin onerschöpflecht Wëssen iwwer Planzen an Déieren u säi Brudder (haut Horticulteur) an un hie weiderginn huet. „Ech houng u senge Lëpsen, wann hie vun Hecken oder Beem geschwat huet.“ Dës Begeeschterung huet ni ofgeholl - ganz am Géigendeel. Et ass deemno net verwonnerlech, datt de Pitt d‘Holz als Material fir seng artistesch Kreatiounen erausgesicht huet, déi och deelweis vu senge véier Joer Studien an der plastescher an an der dekorativer Konscht zu Stroossbuerg gepräägt sinn. Dëse Wonsch, ze kreéieren a säin Knowhow weiderzeginn, huet hien drësseg Joer laang a sengem Beruff als Professer fir Konscht am Lycée des Arts et Métiers an am Lycée Aline Mayrisch begleet. Haut ass hie pensionéiert a ka sech deemno nach méi intensiv op seng Wierker konzentréieren, déi dacks un anthropomorph Tabernakele voller anticker Symboler a Mystik erënneren. FR | Pitt Brandenbur ger est né en 1961 à Esch-sur-Alzette. Depuis son plus jeune âge, il est fasciné par la nature. Cet attrait a été nourri par de longues randonnées avec son père, jardinier, qui transmettait son savoir inépuisable sur les plantes et les animaux à son frère (aujourd’hui horticulteur) et lui. « Quand il parlait d’arbustes ou d’arbres, j’étais suspendu à ses lèvres. » Cet enthousiasme n’a jamais faibli, bien au contraire. Il n’est donc pas étonnant que Pitt ait choisi le bois comme matière pour ses créations artistiques, marquées partiellement par ses quatre années d’études en Arts Plastiques et aux Arts Décoratifs à Strasbourg. Cette envie de créer et de transmettre son savoir-faire l’a accompagné pendant trente ans lors de sa fonction de professeur d’éducation artistique au Lycée des Arts et Métiers et au Lycée Aline Mayrisch. Aujourd’hui, sa retraite lui permet de se consacrer encore plus intensivement à ses œuvres, tels que des tabernacles anthropomorphes, pleins de symboles anciens et de mysticisme. EN | Pitt Brandenburger was born in 1961 in Esch-sur-Alzette. From an early age on, he was fascinated by nature. This attraction was nurtured by long walks with his father, a gardener, who passed on his endless knowledge of plants and animals to his brother (now a horticulturist) and him. “When he talked about shrubs or trees, I was hanging on his every word.” This enthusiasm never faded, quite the contrary. It is therefore not surprising that Pitt chose wood as the material for his artistic creations, partly marked by his four years of study in Plastic Arts and Decorative Arts in Strasbourg. This desire to create and to pass on his know-how accompanied him for thirty years as a teacher of art education at the Lycée des Arts et Métiers and the Lycée Aline Mayrisch. Today his retirement allows him to concentrate even more intensively on his works, often anthropomorphic tabernacles, full of ancient symbols and mysticism. LU | D’Doris Becker ass zu Lëtzebuerg gebuer, si lieft a schafft zu Fëschbech (LU). Si huet op verschiddene Schoulen an Akademien zu Lëtzebuerg, an der Belsch an an Däischland studéiert an do och spezialiséiert Stagë gemaach. Zënter 2006 hëlt si reegelméisseg un internationalen Ausstellungen a Concourse grad wéi un internationale Symposien deel. Fir hir Aarbecht krut si schonn eng Partie Präisser; et fënnt ee se an diverse Sammlungen a Publikatiounen. D’Keramikskulpturen aus der Serie „Origins” symboliséieren de mytheschen a mageschen Akt vu gebuer a rëmgebuer ginn. D’Ee ass momentan, a schonn zanter enger Zäit, d’Haapttheema vum Doris sengem kënschtleresche Schafen. Mat senger perfekter Form fënnt een d’„Ee” a ville Mythologien a kulturellen a reliéisen Traditiounen als Symbol vun der Kreatioun an der Produktivitéit an als Ausdrock vun der Gebuert an der Reproduktioun vun engem neie Liewen. D’Spueren an déi verschidde Bréch a Verletzungen, déi op der Baussen- oder Bannesäit vun den Eeër ze gesi sinn, weisen op dës permanent an zerstéierend Metamorphos vun eisen Territoiren hin ... Mat hirem Liblingsmaterial, dem Leem, ka si déi eenzegaarteg Form vum Ee metamorphoséieren. Rëss a Kräck baussen an/oder banne spigelen archeologesch Spueren oder Legenden erëm. FR | Doris Becker, née à Luxembourg, vit et travaille à Fischbach. Elle poursuit des études dans plusieurs écoles et académies au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne, et suit des stages spécialisés. Depuis 2006, elle participe régulièrement à des expositions internationales ainsi qu’à des concours et prend part à des symposiums internationaux. Son travail a reçu plusieurs prix, est intégré dans diverses collections et fait l’objet de publications. Les sculptures en céramique de la série « 0rigins » symbolisent l’acte mythique et magique de naître et de renaître. L’œuf est actuellement et depuis un certain temps le thème principal du travail artistique de Doris. L’« œuf » avec sa forme parfaite est présent dans beaucoup de mythologies et traditions culturelles et religieuses comme symbole de création, productivité et exprimant la naissance et la reproduction d’une vie nouvelle. Les traces et les différentes fractures et blessures sur la surface ou à l’intérieur des œufs font apparaître cette métamorphose permanente et destructive de nos territoires … L’argile, son matériau de prédilection, lui permet de métamorphoser la forme unique de l’œuf. Les cassures et craquelures de l’extérieur et/ ou de l’intérieur reflètent des traces archéologiques ou de légendes. EN | Doris Becker, born in Luxembourg, lives and works in Fischbach. She studied at several schools and academies in Luxembourg, Belgium and Germany, followed by specialist training courses. Since 2006, she has been a regular participant in international exhibitions and competitions, and takes part in international symposia. Her work has won several awards, is included in various collections and publications. The ceramic sculptures in the “0rigins” series symbolise the mythical and magical act of being born and reborn. The egg has been the main theme of Doris’s artistic work for some time now. The ‘egg’, with its perfect shape, is present in many mythologies and cultural and religious traditions as a symbol of creation, productivity and expressing the birth and reproduction of new life. The traces and various fractures and wounds on the surface or inside the egg reveal this permanent and destructive metamorphosis of our territories... Clay, her favourite material, allows her to metamorphose the unique shape of the egg. The breaks and cracks on the outside and/or inside reflect archaeological traces or legends. ORIGINS SERIE - I Grès, oxydes, métaux 2023 Pitt BRANDENBURGER © Flavie Hengen Doris BECKER 20 DE MAINS DE MAÎTRES DE MAINS DE MAÎTRES 21
EN | Andrei Clontea, born in Bucharest in 1984, is a LuxembourgRomanian ceramic artist. After graduating in architecture in 2012 and practising this profession for several years, he discovered the many possibilities of handmade ceramics and decided to devote himself entirely to this field. Completely self-taught, he approaches his work with an architectural vocabulary, constantly pushing back the limits of the material in search of new shapes and textures. Although architecture plays an important role, his inspiration is not limited to it. Art, nature and the human body are also a source of inspiration. His work blurrs the border between art, craft and design. The project is a minimalist reinterpretation of the Liichtebengelcher (LIICHTMËSSDAG) lantern as a playful lamp. The functional sculpture on show is made of clay and shaped with a pellet. The process involves rolling the clay on a flat surface until it forms what is commonly known as a “boudin”. The strands are used to build the walls of the object by placing them one on top of the other, one layer at a time. After drying, the object is fired twice. Once at a temperature of 950 degrees and then a second time at 1250 degrees, which hardens the material even more. LU | Den Andrei Clontea, dee 1984 zu Bukarest gebuer gouf, ass e lëtzebuergesch-rumänesche Keramikkënschtler. Nodeem hien 2012 säin Diplom an der Architektur krut an duerno e puer Joer dëse Beruff ausgeüübt huet, entdeckt hien déi villfälteg Méiglechkeete vun der handwierklecher Keramik an decidéiert, sech elo ausschliisslech dësem Beräich ze widmen. Als kompletten Autodidakt geet hie mat engem architektonesche Vocabulaire u seng Aarbecht erun, woubäi hien op der Sich no neie Formen an Texturen, d’Grenze vun der Matière ëmmer méi wäit no hannen dréckt. Och wann d’Architektur eng wichteg Roll spillt, beschränkt sech seng Inspiratioun net eleng dorop. D’Konscht, d’Natur an de mënschleche Kierper si fir hien och eng Quell, fir nei Iddien ze fannen. Seng Aarbecht beweegt sech op der Grenz tëschent Konscht, Handwierk an Design. De Projet ass eng nei minimalistesch Interpretatioun vum Liichtebengelchen (Liichtmëssdag), a Form vun enger verspillter Lanter. Déi ausgestallte funktional Skulptur ass aus Toun a gëtt nom Colombin-Verfare geformt. Bei dësem Verfare gëtt den Toun op enger flaacher Surface gerullt, bis e sougenannte „Boudin” entsteet. Dës Boudine gi benotzt, fir d’Wänn vun deem jeeweilegen Objet ze bauen, andeem se schichtweis iwwertenee gesat ginn. Nom Dréchne gëtt den Objet zwee Mol gebrannt. Eemol bei enger Temperatur vun 950 Grad an dann eng zweete Kéier bei 1250 Grad, fir d’Material nach méi haart ze maachen. FR | Andrei Clontea, né à Bucarest en 1984, est un artiste céramiste luxembourgo-roumain. Diplômé en architecture en 2012 et ayant exercé ce métier pendant plusieurs années , il découvre les nombreuses possibilités de la céramique artisanale et décide de se consacrer entièrement à ce domaine. Complètement autodidacte, il aborde son travail avec un vocabulaire architectural, repoussant sans cesse les limites de la matière à la recherche de nouvelles formes et textures. Bien que l’architecture joue un rôle important, son inspiration ne se limite pas à elle. L’art, la nature et le corps humain sont aussi une source pour sa recherche d’idées nouvelles. Son travail se situe à la frontière entre l’art, l’artisanat et le design. Le projet est une réinterprétation minimaliste de la lanterne Liichtebengelcher (LIICHTMËSSDAG) en tant que lampe ludique. La sculpture fonctionnelle présentée est en argile, façonnée au colombin. Le processus consiste à rouler l’argile sur une surface plane jusqu’à ce qu’elle forme ce qu’on appelle communément un boudin. Les boudins sont utilisés pour construire les parois de l’objet en les plaçant les uns sur les autres, une couche à la fois. Après séchage, l’objet est cuit deux fois. Une fois à une température de 950 degrés puis une seconde fois à 1250 degrés, ce qui durcit encore plus le matériau. MATRA Céramique 2023 28 x 12 x 37 cm FR | Diplômée en Illustration à St-Luc à Bruxelles en 1991. Illustratrice et auteure, Marie-Isabelle Callier a publié plus d’une dizaine de livres. Peintre, ses œuvres picturales et paravents ont été exposés à Bruxelles, Washington, Shanghai, Singapour, Paris et au Luxembourg dans la Galerie Simoncini ainsi que depuis 2018, dans les biennales et pop-up « De Mains De Maîtres ». Elle vit et travaille au Luxembourg. Aquarelle indigo et médium sur papier japonais ciré à la cire encaustique. Le papier ciré et repassé ensuite acquiert une texture veloutée, tantôt opaque, tantôt semi-transparente selon la lumière. L’encre perle et respire, créant de sombres densités ou à l’opposé, des matières volatiles. Selon la lumière, les transparences donnent à voir un certain flou, une présence d’ombres légères et diaphanes ou d’autres recoins cachés dans les papiers découpés. Marie-Isabelle se laisse emporter par cette invitation au voyage qu’évoque le thème et se retrouve aux confins de territoires imaginaires et héréditaires. Suivre le Portugal des Grandes Découvertes, terre d’accueil et de métissages, avide de découvrir des mondes nouveaux. Non du côté des conquérants, mais des botanistes curieux de nouvelles espèces, de la richesse du monde et de sa biodiversité. Elle retrouve, dans ces contrées il y a longtemps visitées, ses racines lointaines. EN | After a degree in Illustration at St-Luc in Brussels in 1991, Marie-Isabelle Callier worked for 12 years as graphic designer and advertising illustrator. Her paintings have been exhibited in Brussels, Luxembourg (Galerie Simoncini), Washington, Shanghai, Singapore and Paris. Since 2018, her screens have been exhibited at the Biennale of De Mains De Maîtres. She lives and works in Luxembourg. In addition to her artist pursuits, she has likewise written and illustrated several children’s books. Indigo watercolour and medium on Japanese paper waxed with encaustic wax. The waxed and then ironed paper acquires a velvety texture, sometimes opaque, sometimes semi-transparent depending on the light. The ink beads and breathes, creating dark densities or, conversely, volatile materials. Depending on the light, the transparencies reveal a certain blurriness, the presence of light, diaphanous shadows or other hidden corners in the cut-out papers. Marie-Isabelle lets herself be carried away by the invitation to travel suggested by the theme, and finds herself on the edge of imaginary and hereditary territories. Following the Portugal of the Great Discoveries, a land of welcome and crossbreeding, eager to discover new worlds. Not as conquerors, but as botanists curious about new species, the richness of the world and its biodiversity. In these lands, visited long ago, she rediscovers her distant roots. LU | No engem Diplom an der Illustratioun (St-Luc, Bréissel) d’MarieIsabelle Callier schafft 12 Joer laang als Grafikerin an Illustratrice. Als Illustratrice an Auteure huet si méi wéi 10 Bicher erausginn, Als Molerin sinn hier Biller a Paraventen zu Bréissel, Lëtzebuerg, Washington D.C., Shanghai, Singapur a Paräis ausgestallt ginn, zu Lëtzebuerg an der Galerie Simoncini an Associatioun mat de Métiers d’Art « De Mains de Maîtres ». D‘Marie-Isabelle Callier lieft a schafft zu Lëtzebuerg. Indigo Aquarell a Medium op japaneschem Pabeier, mat Wuess gewichst. De Pabeier gëtt gewichst, duerno gestreckt, a kritt doduerch eng sametten Textur, déi, jee no Awierkung vum Liicht, opak oder semi-transparent wierkt. D’Tënt pärelt of an otemt, a schaaft esou däischter Verdichtungen oder, de Géigendeel, volatil Matièren. Jee no Liichtverhältnisser loossen d’Transparenzen eng gewëssen Onschäerft erkennen, d’Presenz vu liichten, duerchschéngende Schieter oder anere Wénkelen, déi sech an de Pabeierschnëppele verstoppen. D’Marie-Isabelle léisst sech un dëser Invitatioun, op d‘Rees ze goen, déi mam Theema verbonnen ass, bis un d’baussecht Grenze vun Territoiren aus hirer Imaginatioun an hirem Heritage dreiwen. Op de Spuere vum Portugal aus der Zäit vun de groussen Entdeckungen, e Land vu Gaaschtfrëndlechkeet a Metissagen, voller Begeeschterung, fir nei Welten ze entdecken. Net op der Säit vun den Eroberer, mee vun de Botaniker, déi virwëlzeg op nei Aarten, op de Räichtum vun der Welt an op hir Biodiversitéit sinn. An dëse viru laanger Zäit besichte Géigende fënnt si hir wäitleefeg Wuerzelen erëm. LE NOUVEAU MONDE (petite version) Papier ciré, peint à l’aquarelle indigo Retable en chêne par JP Ruelle 2023 Fermé : 38 x 10 x 50 cm Ouvert : 88 x 5 x 50 cm © Jean-Pierre Ruelle Andrei CLONTEA Marie-Isabelle CALLIER © Vincent Flamion DE MAINS DE MAÎTRES 23 22 DE MAINS DE MAÎTRES
RkJQdWJsaXNoZXIy MjIyNDg=